Profession: «locaflore», avec Laurie Anne
Des fleurs et des plantes locales, éthiques et magnifiques: la proposition unique de Laurie Anne Perron, de Jungle Fleur.
L’atelier de Jungle Fleur est bien caché dans un immeuble industriel de Hochelaga-Maisonneuve foisonnant de créateurs, artistes et jeunes entrepreneurs. La vibe est sympathique et le devient encore plus lorsqu’on pousse la porte du local: ça sent bon, évidemment, et l’ambiance est sereine, comme si les séances de yoga qui se tiennent ici parmi les plantes et les fleurs laissaient une trace planante dans l’atmosphère. Et puis il y a Laurie Anne Perron, son sourire, son calme, devant une tasse de thé.
D’où te vient cette passion pour les fleurs?
Aussi loin que remontent mes souvenirs. J’ai toujours jardiné avec ma maman. C’est elle qui m’a tout appris sur les fleurs – les légumes aussi – et ça m’a menée à étudier en horticulture. J’ai étudié au Jardin botanique, puis je suis partie suivre une formation en Nouvelle-Zélande, où le climat, contrairement au nôtre, est propice à la culture douze mois par année.
Quand as-tu su que tu voulais te lancer à ton compte?
Après de nombreux emplois en horticulture ou chez des fleuristes, j’ai décidé de faire un baccalauréat en architecture de paysage. J’ai beaucoup aimé planifier des plantations pour des projets comme des parcs, mais j’ai vite réalisé qu’un emploi dans un bureau, ce n’était pas pour moi. J’avais besoin d’être dehors, de faire quelque chose de concret et à mon image. La décision de me lancer en affaires n’a pas été difficile à prendre, c’était tout naturel pour moi de devenir fleuriste: j’ai toujours été en contact avec les fleurs et les plantes.
Comment as-tu bâti ta clientèle?
Sur le Web, en étant le plus authentique possible. En offrant seulement des choses que j’aime, j’ai réussi à m’entourer d’une communauté qui me ressemble, avec qui je peux connecter facilement – et, parfois, développer une amitié.
Ton atelier compte un côté fleurs et plantes, un côté yoga. C’est assez unique!
Pour moi, c’est tout à fait sensé et ça réunit dans un même lieu deux choses importantes dans ma vie. Les fleurs et le yoga ont le même effet sur l’humeur en nous permettant de déconnecter, de vivre le moment présent, et les odeurs florales ont la propriété de nous aider à oublier les tracas du quotidien. Et puis j’avais aussi envie d’ouvrir la porte de mon atelier à ceux qui ont envie d’y passer un moment.
Pourquoi te spécialises-tu dans les fleurs locales?
C’est très important pour moi. Pas seulement parce que c’est bien pour l’environnement et que ça encourage les entreprises d’ici, mais aussi pour des raisons esthétiques. Les floraisons du Québec me permettent de créer des compositions au look vraiment naturel, c’est ce que je préfère. J’aime aussi que mes bouquets racontent une histoire, rappellent un lieu, un paysage, un souvenir: le lilas évoque pour plusieurs des souvenirs d’enfance, et un bouquet de lupins peut nous transporter dans une promenade au milieu des champs.
Où t’approvisionnes-tu?
Quand j’ai fondé mon atelier, j’avais de la difficulté à trouver des fleurs locales. Comme ma mère a une grande terre à Saint-Albert, j’ai décidé de me lancer dans la production pour subvenir à mes besoins. Ça me permet de contrôler précisément les variétés cultivées et les quantités qui me conviennent. Ma mère est aujourd’hui mon plus grand fournisseur et c’est elle qui contrôle la production et l’entretien. De mon côté, je peux dire que quand je fais mes récoltes par une belle journée d’été je suis vraiment dans mon élément!
Pour élargir mon offre, je m’approvisionne aussi chez d’autres producteurs du Québec. Le reste de l’année, je vais du côté des provinces à proximité, l’Ontario et l’Île-du-Prince-Édouard, où l’on trouve d’excellentes cultures en serre quand le temps est plus froid. J’aime aussi importer certaines variétés qui ont une durée de vie raisonnable une fois séchées, comme l’eucalyptus, par exemple.
Veux-tu réellement réhabiliter le bouquet de fleurs séchées?
Oui, j’adore. C’est une belle façon de maximiser la vie des bouquets et de consommer de façon responsable, et en plus, c’est beau. Après plusieurs mois de tests, je connais bien les variétés qui donnent de bons résultats. J’offre maintenant les bouquets de fleurs séchées sur la boutique en ligne.
Comment éduques-tu ta clientèle?
Je dirige toujours mes clients vers une alternative écoresponsable, par exemple en proposant des fleurs locales qui ressemblent à leurs fleurs préférées ou en leur montrant comment faire sécher leur bouquet. Je n’utilise jamais de plastique pour l’emballage, et surtout pas ces tubes remplis d’eau dans lesquels on insère les tiges. J’enveloppe les bouquets dans du papier recyclé et j’encourage ma clientèle à apporter un pot ou un sac en coton pour le transport. Sur mon site, le code anti-gaspillage ZÉROPAPIER encourage le client à récupérer des fleurs tout simplement attachées, prêtes à être déposées dans un vase.
Quelle est ta fleur préférée, celle dont tu ne te lasses pas?
Je ne peux pas en choisir une seule! Mes préférences varient au fil de la saison, des récoltes, et je suis toujours émerveillée par ce que la nature nous amène. Au printemps, j’adore les tulipes, mais quand le lilas arrive je les oublie! Et j’oublie le lilas quand les pivoines font leur apparition. C’est cette succession que j’aime.
Qu’est-ce qu’on ne retrouvera jamais dans tes bouquets?
Les fleurs très exotiques et les roses. J’ai fait le choix de ne pas vendre de roses pour des raisons environnementales, et aussi par souci esthétique. J’aime offrir des bouquets uniques et les roses, on les a vues et revues. C’est très personnel comme choix. Du point de vue des affaires, je suis convaincue qu’il est important de se différencier des autres quand on lance une entreprise, alors je sélectionne rigoureusement mes fleurs pour rester dans mon créneau et affirmer mes goûts.
L’eucalyptus a son «moment». Mode d’emploi STP!
J’ai souvent de l’eucalyptus en stock, à l’atelier et à la boutique en ligne. C’est vraiment un coup de cœur pour mes clients. Lorsqu’il est frais, il suffit de le garder dans l’eau pendant une semaine. Ensuite, dès que ses feuilles commencent à durcir, on le fait sécher tête en bas pendant environ une semaine pour le faire durer comme élément décoratif. Après, l’eucalyptus peut durer des années!
Parle-nous des plantes d’intérieur que tu offres à ton atelier…
J’offre des variétés que l’on ne voit pas souvent, comme l’olivier ou le calathea, et je suis aussi les tendances du moment. Les variétés alternent de semaine en semaine sur la boutique en ligne. Il suffit de suivre les réseaux sociaux pour être au courant des nouveaux arrivages et trouvailles.
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Pour commander
On passe sa commande en ligne au junglefleur.com et on passe chercher son achat au 2019, rue Moreau, bureau 102, Montréal. Pour livraison, on téléphone: (514) 660-3126.
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Prix
À compter de 30$ pour un bouquet de saison. Et à l’atelier, on peut sélectionner les fleurs à l’unité.
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Pour suivre Laurie Anne
junglefleur.com
on adore son Instagram qui nous envoie tout le temps des fleurs!
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