Chanter, ça fait du bien!
Le chant choral, c’est bon pour le moral – et la santé – et c’est tout indiqué pour chasser le blues hivernal. Voici pourquoi.
Photos : Gabriel Campeau
Même si on n’a qu’un filet de voix, le seul fait de chanter à pleins poumons dans l’auto ou sous la douche a un effet libérateur qui nous met tout de suite de bonne humeur – on peut tous en témoigner ! Et ça va plus loin que le simple plaisir de suivre une mélodie. On ne compte plus les études scientifiques qui démontrent que la pratique du chant, en contribuant à réduire le stress, à booster ’humeur et même à combattre la dépression et l’anxiété, a des effets thérapeutiques concrets. Effets décuplés quand on chante à l’unisson dans une chorale et qu’on participe, en mode collectif, à la création de quelque chose de plus grand que soi.
On en parle avec Marie-Josée Forest, la fondatrice de Chœur de loups, une chorale qui accueille tous les chanteurs, même les « sans voix », et qui connaît un succès phénoménal depuis sa fondation en 2018.
Une chorale inclusive
Est-ce que tout le monde, sans exception, peut vraiment apprendre à chanter ? D’après Marie-Josée Forest, oui, si on est à l’écoute et si on suit ses directives, qui sont très simples. « Il y a des personnes qui se sont fait dire d’arrêter de chanter à l’âge de huit ans parce qu’ils cassaient les oreilles de leur entourage. Ça peut marquer quelqu’un… C’est pour ça que j’ai fondé une chorale pour tous, sans auditions, sans partitions – donc pas besoin de savoir lire la musique – et sans spectacle, ce qui enlève une pression énorme liée à la performance ».
L’objectif? Faire découvrir à tous le plaisir de chanter. «Dans une chorale, tu n’es pas seul avec ta voix, et ça ne paraît pas si tu fausses parce que tu as le soutien du groupe. Au fil des répétitions, ton oreille s’améliore. En participant, tu apprends aussi à respecter les autres : certains chantent très fort, emportés par leur enthousiasme, et je dois les ramener gentiment en leur disant qu’ils ne font pas un show solo. Dans une chorale, on est une voix.»
Ensemble, c’est beau
Quand 80 ou 90 personnes chantent à l’unisson, l’effet est puissant, ce qui fait souvent remonter les émotions, pour les participants comme pour Marie-Josée. « L’autre jour, on a travaillé les harmonies de la chanson Because des Beatles. La chorale était divisée en trois groupes, qui ont répété séparément des mélodies différentes. Quand tout le monde a chanté ensemble – c’est l’harmonie – ça m’a tellement frappée que me suis mise à pleurer. J’ai dû expliquer au groupe que je n’étais pas triste, mais que je ressentais trop d’émotions !» Pour entendre la chorale chanter Because, c’est ici.
Chanter, c’est comme faire du yoga (ou de la course à pied)
«Pendant que tu chantes, tu te concentres sur la mélodie, les harmonies, les émotions, et aussi sur ce qui se passe autour de toi. Impossible de penser à quoi que ce soit d’autre. Ça libère l’esprit, et c’est bon pour chasser le stress.» Autre exercice bénéfique : les profondes respirations exigées par le chant, qui s’apparentent à celles qu’on pratique pendant une séance de yoga, et qui ont un effet calmant et oxygénant. Les répétitions commencent toujours avec des exercices de respiration combinés à des étirements pour bien préparer le corps : les participants inspirent profondément en levant les bras, expirent en les baissant, inspirent en haussant les épaules, expirent en les relâchant.
«Ensuite, on fait des exercices de vocalises, explique Marie-Josée : on respire profondément, par le ventre, et on laisse sortir l’air doucement, pour apprendre à tenir une note longtemps. Ça fait travailler le diaphragme. Et puis vient le moment de chanter, en groupe, sans être jugés. Tout le monde se laisse aller, exprime ses émotions et se défoule. C’est vraiment libérateur et on vit dans l’instant présent. Ça se passe dans le cerveau, ça se passe dans le corps. Après une séance de chant, on se sent exactement comme si on venait de pratiquer du sport de façon intensive. Ça libère des endorphines!».
Le plaisir au programme
Au moment de fonder la chorale, Marie-Josée, qui est une fan de la musique de sa jeunesse – celle des années 80 – avait envie de mettre Culture Club, Madonna, Prince et Cindi Lauper au programme. «Des chansons populaires qui rappellent de bons souvenirs, que tout le monde a déjà entendues, et qui sont très faciles à apprendre.» Elle a depuis élargi le répertoire aux années 60, 70 et 90, et la chorale apprend une nouvelle chanson à chaque séance. «Je distribue les paroles et on commence par chanter la chanson une première fois tous ensemble, sans trop faire attention. Ensuite, on construit la mélodie et les harmonies. À la fin de la soirée, on arrive à bien chanter la chanson deux ou trois fois. Évidemment, on ne donne pas dans la perfection : ce qui nous intéresse, c’est le plaisir!»
Ce plaisir se manifeste aussi dans l’aspect social du chant choral. «Les chanteurs sont des gens qui aiment profiter de la vie, et les participants sont toujours heureux de se retrouver. Même s’ils ne se connaissent pas tous, le fait de chanter ensemble dans un grand demi-cercle leur permet d’interagir. C’est beau. Des amitiés, et même des couples, se forment.»
Fonder une chorale, changer de vie
Marie-Josée, qui a fait son premier exposé oral au secondaire en s’accompagnant à la guitare, a chanté avec de nombreux artistes avant que sa deuxième sa vie professionnelle (elle est aussi très douée en graphisme!) ne prenne le dessus. C’est en recommençant à chanter dans une chorale, il y a quelques années, qu’elle a eu l’inspiration. «Au départ, je voulais lancer Chœur de loups à la maison, en me disant qu’une dizaine de personnes allaient s’inscrire. J’en ai discuté avec mon conjoint, qui est professeur de guitare et qui accompagne la chorale, et on a décidé de prendre ce projet au sérieux et de louer un local. Heureusement, parce que 60 personnes se sont inscrites très rapidement. La saison suivante, on a eu 90 participants, et maintenant on a deux groupes par semaine, en plus d’organiser des séances de chant en entreprise. C’est incroyable comme ça met les employés de bonne humeur de chanter ensemble le midi !» Une fois par mois, le couple anime également une soirée de chant (Chœur d’un soir) dans un bar, où 100, 125 personnes se réunissent pour apprendre deux chansons. «Après avoir pris un petit verre pour se dégêner!», conclut Marie-Josée. Pour voir ce que ça donne, c’est ici.
Envie d’essayer ?
La période d’inscription pour la session hiver 2020 (d’une durée de 18 semaines) est en cours. On peut, moyennant 15$, participer à un soir d’essai le mardi 21 janvier. Les répétitions ont lieu à la Cenne, au 7755 boulevard Saint-Laurent, dans le quartier Villeray, à Montréal.
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Information: Choeurdeloups.com
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