Une conversation complètement soupe avec Josée di Stasio

«Je suis soupe, je l’assume!» Josée nous parle de son petit dernier, joliment nommé À la soupe, qui arrive à point nommé dans notre automne.
Texte MJ Desmarais  Photos Dominique T Skoltz
Recette et photos tirées de À la soupe, de Josée di Stasio (Flammarion Québec)



À la soupe, le plus beau livre de Josée di Stasio à ce jour, est aussi réconfortant qu’un potage à la courge et au gingembre bien fumant (p. 58), un velouté de polenta minute (p. 80), un dhal aux légumes braisés (p. 110). Le genre de recette conviviale, servie dans un gros bol, qui fait du bien dedans quand il pleut dehors. Quelle bonne idée que cet hommage au repas feel good par excellence, celui qui rallie toutes les nationalités, qui plaît aux petits comme aux grands, celui qui – si on tient absolument à parler tendances – suit le fil des saisons, sublime les produits locaux et s’avère la solution anti-gaspillage no 1 de toute cuisine bien gérée. La grand-mère italienne de Josée pourrait en témoigner!

Elle nous raconte la genèse de cette belle idée.

Tout sur la soupe
Le concept du livre m’est venu assez spontanément il y a deux ans. Je suis très soupe, ça fait partie de mon day to day. Quand j’ai une belle soupe prête à servir, ça me rassure. Le midi, si je n’en ai pas, j’ai l’impression que le frigo est vide et je grignote n’importe quoi! Une soupe me permet de manger sainement, simplement. J’ai voulu faire quelque chose à partir de ça. J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur ce livre, à produire ces photos. Bon, j’oublie tout le temps jusqu’à quel point c’est exigeant, un livre de cuisine. Et il y a toujours l’angoisse existentielle de corriger le manuscrit, de m’assurer qu’il n’y a aucune erreur dans les recettes parce que je me remets toujours en question à cette étape, mais je suis très contente du résultat!

52 semaines, 52 soupes
Mon challenge, c’était de réunir autant de soupes dans un livre. Au début, je me disais: «Oh my God! 52 bols à photographier, ça va être redondant!» Mais très vite j’ai réalisé que ce serait facile, parce que les soupes ne se ressemblent pas du tout – chaudes ou froides, légères ou copieuses, venues d’ailleurs ou familières, elles ont chacune leur personnalité, captée par les très belles photos de Dominique T Skolsz.

Des extras, beaucoup d’extras
En fait, le livre compte 100 recettes au total. En plus des soupes, il y a une douzaine de bases, comme le bouillon de champignons, le bouillon de tomates d’automne, le bouillon que je n’ai pas appelé détox parce que ça fait diète. Il y a les accompagnements, qui vont de la petite huile parfumée au grilled cheese caprese en passant par les scones au fromage et les biscuits soda maison. Tout pour composer un repas complet autour d’un bol! J’ai aussi réservé deux pages aux garnitures toutes simples: des pois chiches rôtis bien croustillants, de la feta émiettée ou même, si on a l’humeur audacieuse, un sac de chips au vinaigre bien écrasées – oui, j’ai mangé ça chez des amis!

 

La soupe de tous les jours, la soupe pour recevoir
On la mange en solo, à deux, en famille, en gang. Quand on reçoit beaucoup de monde, si on a un beau petit potage coloré et joli comme tout, l’entrée est réglée. On prépare tout à l’avance, on prend le temps de faire une belle présentation parce qu’une soupe, ça se pimpe et c’est facile à styliser! J’ai aussi ma formule sans stress pour recevoir: on prend l’apéro tranquillement, on grignote en prenant un verre, et après, zéro problème, on réchauffe notre soupe-repas et on sert un bol de réconfort à nos invités. C’est tellement simple!

Une base pour s’inspirer
La soupe, c’est un plat économique, humble et sans prétention, qui ne demande rien de spécial et qui est tellement facile à réussir. Mes recettes sont des bases, des suggestions, qu’on peut interpréter selon l’humeur. À la maison, je fais des soupes avec ce que j’ai sous la main – une boîte de tomates, des pois chiches, des champignons. Je suis les saisons, j’improvise. J’invite tout le monde à faire ça.

Fini le gaspi
Faire de la soupe, c’est savoir apprêter les restes, gérer ses surplus, faire rouler ce qu’on a sous la main. Je déteste le gaspillage, c’est dans mon ADN, ça me vient de ma grand-mère parce que les Italiens ne gaspillent rien. Jamais! Mes fonds de tiroir à légumes finissent toujours en soupe, que je réveille avec des graines de fenouil ou avec ce que j’ai trouvé en fouillant dans le garde-manger. Et je conserve les carcasses de poulet, les épluchures, les fanes et les tronçons de légumes pour faire des bouillons, qui iront faire un petit tour dans le congélo.

Un bol de réconfort
Je vais avoir de la misère à ne pas dire le mot «réconfort» dans les entrevues en parlant du livre, parce que c’est un incontournable. Avec la soupe, tout tourne autour de ça. Déjà, le seul fait de manger quelque chose dans un bol nous fait du bien. Et un bon bouillon, un potage bien chaud, ça met de la bonne humeur dans l’automne. C’est ça, l’idée!

À la soupe, de Josée di Stasio, publié par Flammarion Québec, est en vente partout. (39,95$).

 

Soupe thaïe aux carottes

4 petites portions
  • 2 c. à soupe de beurre, d’huile d’olive ou de coco vierge
  • 500 g (1 lb) de carottes en tranches
  • 250 ml (1 tasse) d’oignons hachés
  • 1 L (4 tasses) ou plus de bouillon de poulet
  • 2 c. à soupe de sauce chili sucrée thaïe ou de sauce douce aux piments thaïe
  • Sel

Garnitures, au choix

  • Lait de coco bio et coriandre hachée
  • Zeste et jus ou quartiers de lime
  • Amandes effilées rôties ou dukkah
  • Croûtons

«Quand on n’a rien… on a quand même des carottes. Quand c’est si simple, pourquoi s’en priver? Un potage à faire à l’année.»

Dans une grande casserole, à feu moyen, chauffer le beurre.

Ajouter la carotte, l’oignon et cuire à feu doux, 12 min, en remuant régulièrement.

Verser le bouillon, la sauce chili et amener à ébullition. Baisser le feu et laisser mijoter 25 min ou jusqu’à ce que les carottes soient tendres.

Broyer au mélangeur jusqu’à ce que la texture soit lisse. Si nécessaire, diluer avec un peu de bouillon. Saler au besoin.

Servir avec la garniture choisie.


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